Exposition personnelle d’Amélie Bigard « Ghostown »

Les coordonnées géographiques sont incomplètes. Nul ne sait par quelle route s’y rendre, par quel pont traverser. On dit de ses habitant·e·s de drôles de choses. On dit qu’iels ne grandissent pas dans les mêmes traditions, ne grandissent pas forcément, d’ailleurs. Le décor de Ghostown est figé dans les chambres d’enfants, les parcs d’attractions et les rêves sans sommeils. La croyance qui lie ses occupant·e·s ne prêche pour aucun dieu, mais pour l’autre. L’autre qui appartient à une communauté rassemblée comme par défaut, par fragilité, par précarité, par solitude.

Les corps de peu de traits sont nés dans l’œuf. À la tempera, Amélie Bigard travaille la peinture sur des panneaux de bois imprégnés de tissus depuis son apprentissage dans une église orthodoxe à Marseille. De la rigueur de la représentation des icônes religieuses, elle en a tiré la technique, le format et la symbolique. Mais elle détourne dans ses œuvres ce statut d’icône, qu’elle attribue aux personnes invisibilisées par la société.

À Ghostown se rassemblent des déplacé·e·s et des endeuillé·e·s. Chaque bras accueille ici une profonde mélancolie. Chaque âme stagne dans une attente latente, comme en quête de considération. Autour, les châteaux forts, les jouets, les terrains vagues forment l’urbanisme d’une ville que l’on visite dans les yeux de l’adolescence.

Assistée de Flo Lacombe de Repentigny
Avec la collaboration de Thyrse
Commissariat et texte d’exposition : Anne Bourrassé
Production : Catalina Peña
Conception visuelle : Sirine Mokdes

Vernissage 24 mars
Exposition 25 mars— 03 avril 2022

EXPOSITION

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